Près de sa mère, loin de son père.

Par Etienne Faisant

Saint-Germain-en-Laye, commodément situé à 20 km du centre de Paris, est réputé pour sa forêt, pour sa position sur un promontoire dominant la Seine, mais aussi pour son bon air. Il est devenu habituel d’y installer les enfants royaux, à bonne distance de la capitale et de ses épidémies. Louis XIV, né au Château-Neuf, y reste donc et c’est de même là que, le 21 septembre 1640, naît son frère cadet Philippe, duc d’Anjou.

Quelques jours plus tôt, son père avait noté en revenant à Saint-Germain que le jeune Louis avait « extrêmement embelli ». Il se plaignit toutefois de son caractère opiniâtre, qui lui suscita de vives contrariétés. Les absences du souverain, qui devait assurer la conduite du royaume, rendirent en effet le jeune Louis plus proche de sa mère, qu’il ne quittait pas. En revanche, comme le constata avec aigreur son père, il ne pouvait s’empêcher en le retrouvant de crier « comme s’il voyait le diable ». Fort mécontent, le roi pensa donc l’éloigner au plus vite de sa mère. Dûment chapitré par sa gouvernante, Françoise de Souvré, marquise de Lansac, le tout jeune garçon vint toutefois se jeter aux pieds de son père qui, heureux d’avoir pu jouer avec son fils, oublia ses menaces.

Le dauphin put donc rester à Saint-Germain jusqu’au début de l’année 1643. Sentant sa fin prochaine, Louis XIII, alors âgé de 41 ans, y annonça le 20 avril les conditions dans lesquelles il entendait que soit exercée la régence durant la minorité de son fils, puis le fit baptiser le lendemain dans la chapelle du Château de Saint-Germain-en-Laye, bâtie par son ancêtre Saint Louis.

Le château de Saint-Germain-en-Laye abrite depuis 1862 l’un des plus grands musées d’Archéologie d’Europe, le musée d’Archéologie nationale, domaine national de Saint-Germain-en- Laye qui présente des collections archéologiques du Paléolithique au Moyen Âge.

Par Étienne Faisant, docteur en histoire de l'art, spécialisé sur l'architecture et son décor à la fin du Moyen Âge et à l’époque moderne. Post-doctorant au Labex "les Passés dans le présent" pour le projet de corpus numérisé sur le château, les jardins et le musée de Saint-Germain-en-Laye. Il a récemment publié un article sur les premiers travaux menés par Catherine de Médicis dans ses jardins de Chenonceaux.